01 avril 2006

Du droit d'auteur

Aujourd'hui je viens d'ajouter une bannière Soutenons le blog "La boite à images" . Ce site découvert récemment analyse des images, peintures et photographies, un peu à la manière d'un Palette, remarquable série documentaire d'Alain Jaubert diffusée sur Arte analysant en détail un tableau.

L'auteur de ce blog, Alain Korkos (alias KA) , ne manque pas d'humour, et avec le recul d'ironie. A propos de son blog:

Je parle ici d'images en tous genres. Des belles, des moches, des rares, des chères, des qui valent une poignée de queues de cerises…

Son blog, "La boite à images", est donc condamné à verser une amende (lourde de quelques milliers d’euros) à un éditeur photographique pour avoir utilisé plusieurs photos sans son autorisation. Quel rapport avec la liberté d'expression me direz-vous? Outre qu'il s'agit d'une procédure juridique, cette affaire entre dans une réflexion sur les libertés de l'Internet, d'expressions textuelles aussi bien qu'artistiques. Dans le cas de KA (précision: le jeu de mot est involontaire), il est effectivement en tort au regard de la stricte loi.

En terme du bon sens commun, comment lui reprocher d'avoir utilisé des images en tout respect, puisqu'il les analyse consciencieusement, en promouvant ces œuvres ? Ne soyons pas laxiste à outrance: il faut être rigoureux en ce qui concerne l'utilisation d'oeuvres dont nous ne sommes pas l'auteur. Cependant lorsque les fins ne sont pas commerciales, une marge de tolérance peut être appliquée. Quand bien même serait-il en tort de ne pas au moins avoir demandé l’autorisation à l’auteur (ce n'est certes pas très courtois de sa part), il est dommageable que l’éditeur se retourne contre lui sans crier gare pour lui réclamer de l’argent. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Sans tomber dans une philosophie prônant le tout-gratuit et l’utopie d’un Internet permettant à tout à chacun d’échanger ses créations, logiciels ou autres (ce qui constitue tout de même une certaine partie de la Toile, bien qu’elle soit majoritairement constituée de sites marchands en terme de trafics – de fréquentation j’entends), il est dommage de voir entrer, de plus en plus, cette rigueur institutionnel visant à en appeler à la loi, à ses détours juridiques parfois tortueux, pour parvenir à une fin malheureusement la plupart du temps financière...

Il y a une sorte de décalage entre le bon sens commun et la loi : ce sont deux manières de voir les choses, deux manières de les interpréter, parfois totalement opposées. La loi devrait être adaptée afin que l’on commence par le bon sens, puis par la loi si cela s’avère nécessaire. Mais comment définir le bon sens ?

Dans le cas d’une application des lois à Internet, le bon sens est exacerbé, chacun pouvant donner son opinion sur la chose. Mais la justice l’emporte sur le bon sens (même si elle est censée, bien évidemment, « aller dans le bon sens »). Pourquoi s’acharner sur des citoyens dont l’intention n’est clairement pas "mauvaise", tout ça pour au final réclamer des sous, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Dans mon cas, je ne sais, et je n’arrive pas à comprendre, la motivation de mes poursuivants.

L’argent ? …